OBSERVATION
MEDICALE
Nom du patient : M.Lxxxxx
Lxxxxx
Externe responsable :
Médecin traitant :
N° du
dossier :
IDENTITE :
Il s’agit de M.Lxxxxx
Lxxxxx âgé de xx ans,
originaire de Settat et
résidant à Casablanca,
deuxième d’une fratrie de 5(3garcons et 2filles), marié et père de 6
enfants .il travaille en tant qu’inspecteur principal à la sûreté nationale, sa femme est
mère au foyer. Bas niveau socio-économique.
MOTIF
D’HOSPITALISATION :
Accompagné au CPU par
l’assistante sociale de la police à sa demande, pour insomnie et idées
suicidaires.
ANTECEDENTS :
- Toxiques : Tabagique : depuis
xxxx à raison de xx à xx cigarettes/jour
Alcoolique : Toutes sortes de
boissons alcoolisées entre xxxx et
xxxx
- Juridiques : son collègue qui lui
avait prêté de l’argent a porté plainte contre
Lui.
- Psychiatriques : -Hospitalisé au CPU,
le 01-04-xx pour tentative de suicide au
Revolver
(durée 1mois environ)
-hospitalisé au CPU en décembre xxxx pour insomnie et
idées
Suicidaires. (Durée 1mois et demie).
- Familiaux : cousine de sa mère s’était
suicidée par noyade, car on a voulu
l’obliger à se marier avec quelqu’un qu’elle
n’aimait pas
BIOGRAPHIE :
(Recueillie uniquement auprès
du malade, car sa famille n’est jamais venue lui rendre
visite).
M. Lxxxxx Lxxxxx
est né en 1950 à Settat d’une
grossesse gémellaire, désirée, non suivie. L’accouchement s’était déroulé
par voie basse, à domicile et sans incident. Son développement psychomoteur était
normal.
A l’âge de 7
ans, Lxxxxx a rejoint l’école publique qui se trouvait à 3km de chez lui.
Au dire du patient, c’était un élève médiocre, calme, qui entreprenait de
bonnes relations avec ses camarades de classe et respectait ses
professeurs.
Au cours de sa scolarité, il a
échoué en CM1 une seule fois et au CE5 deux fois, ce qui a justifié son
renvoi de l’école.
En 1965, Lxxxxx
fut apprenti chez un électricien (ami de son père) chez qui, il resta 3
ans, le temps d’apprendre le métier.
Il est devenu pubère à l’âge
de 15 ans et rapporte qu’il n’aimait pas les filles et qu’il
préférait être entouré de ses
copains. Lxxxxx prétend n’avoir eu aucun rapport sexuel durant cette
période.
A l’âge de 18
ans, Lxxxxx décida de travailler pour son propre compte, des amis de la
famille lui faisaient appel en cas de besoin. Ses gains lui permettaient
d’aider sa famille.
En
1971, M. Lxxxxx a
obtenu un poste à la sûreté nationale, il
entretenait de bonnes relations avec ses collègues de travail, il n’a eu
aucun problème sérieux, ni avec ses supérieurs ni avec ses collègues. Il
était satisfait de lui même et de sa situation.
A 23 ans, il est
tombé amoureux d’une jeune fille travaillant dans une usine. A ses dires,
elle était gentille et charmante.
Il a voulu l’épouser, mais sa
mère s’y opposa ardemment, sous prétexte que c’était une fille des usines,
donc une fille pas bien. 2ans après, il épousa celle qui va devenir la
future mère de ses enfants, que sa mère lui avait présentait (mariage
arrangé) Lxxxxx rapporte qu’il n’en n’était pas amoureux mais l’appréciait
bien.
Depuis lors, sa
vie c’est bien déroulée. Il a eu 6 enfants, tous en bonne santé. Sa vie
était paisible.
En 2001, on lui
présenta un français qui demandait à avoir un coup de main: Faire sortir
sa grosse moto de la fourrière ;Après l’avoir aidé, l’homme en
question lui proposa de travailler avec lui, et cela en cherchant des gens
qui voulaient obtenir un visas. Lxxxxx accepta et trouva les gens en
question. Il rassembla la somme demandée par l’étranger, auprès de ces
personnes et le lui donna (il avait confiance en lui). Après lui avoir
donné l’argent, l’étranger s’était volatilisé du jour au lendemain, sans
laisser de traces. Raison pour laquelle les concernés avaient accusé
Lxxxxx d’escroqueries.
Ne supportant
pas la situation oú il s’était retrouvé, il tenta de se suicider en 2002
par un revolver, raison pour laquelle il fut hospitalisé au CPU.
A sa sortie
de l’hôpital, il essaya en
2003 de rembourser ses créanciers, par de l’argent qu’un collègue lui
avait prêté avec des intérêts (une somme de 25000dhs)
Lxxxxx ne pouvant pas
rembourser, le collègue a porté plainte contre lui.
Sous cette forte
pression, il a été hospitalisé en décembre 2003 au CPU pour insomnie et
idées suicidaires, hospitalisation qui a duré 1 mois et
demie.
Par manque de
moyens M. Lxxxxx a arrêté son traitement 1 mois après sa sortie
Le problème de crédit n’étant
pas résolu, et sous les menaces de son collègue, Lxxxxx ne se sentait pas
bien, craignait le pire. Il est devenu facilement irritable, avec des
idéations suicidaires multiples, ce qui a motivé sa troisième
hospitalisation au CPU.
HISTOIRE DE LA
MALADIE
Le début de la
symptomatologie actuelle remonte à environ 1 mois et demie par
l’installation brutale d’une insomnie (le patient se réveillait vers 3h du
matin, sortait de la maison, faisait quelques tours avant de se rendre à
la mosquée pour prier), d’une sensation de malaise intense et de fortes
idéations suicidaires.
Le patient
rapporte qu’il se sentait fatigué, soufrait de migraines intenses et
parfois pulsatiles, avec une tristesse intense et une sensation de dégoût à la vie.
Lxxxxx dit qu’il a perdu le sens de l’humour ; Il s’isole
constamment.
A la maison, il ne parle que peu, Il se dispute fréquemment avec sa
femme. Au travail, ses collègues ont constaté qu’il est devenu tendu et
facilement irritable.
Au fond de toute
cette mélancolie, Lxxxxx a pris la décision de venir au CPU, accompagné de
l’assistante sociale. Il a été hospitalisé le
xx-xx-xxxx.
PERSONNALITE DU PATIENT ET
ENTOURAGE SOCIO-ECONOMIQUE:
M.Lxxxxx Lxxxxx est le
deuxième d’une fratrie de 5 dont 3 garçons et 2 filles. C’était un homme
sérieux et serviable, à l’écoute des gens. Il aimait lire les journaux.
Mais depuis sa dépression, il est devenu facilement irritable, s’isole
constamment et n’entreprend
plus de bonnes relations ni avec ses collègues ni avec ses propres frères.
Et depuis, la relation avec sa femme se détériore de jours en
jours.
EXAMENS
PSYCHIATRIQUES :
ü
Présentation :
A l’entretien, le patient
avait une tenue propre, adaptée à son age et à son sexe. Il paraissait en
mauvais état général avec une dentition altérée. Il avait une mimique
inexpressive, un visage figé, un regard vide, une barbe de quelques jours,
une voie lente et monocorde et avec un ralentissement psychomoteur manifeste. bon
contact.
Il était bien orienté dans le
temps et dans l’espace, réticent au début mais coopérant
ultérieurement.
Le patient était calme ;
je n’ai constaté ni agitation, ni stupeur, ni catalepsie, ni parakinésie,
ni tics.
ü
Analyse des
conduites instinctuelles :
Le patient
présente une anorexie avec perte de poids non chiffré, sans conduite
alimentaires aberrante, et des troubles de sommeil à type d’insomnie. Par
contre, il ne rapporte pas de trouble sphinctérien ni trouble du
comportement sexuel.
ü
Analyse de la
conduite sociale :
On retrouve chez
le patient une anhédonie, des idées suicidaires, avec dans les antécédents
une tentative de suicide au revolver, qui a justifié sa première
hospitalisation. Le patient n’a jamais fugué de chez
lui.
ü
Analyse des
fonctions supérieures :
Le patient ne
présente pas de signe de barrage ou de fading, capacité mnésique
apparemment conservée, pas d’agnosie ou d’apraxie.
v
--Troubles du cours de la
pensée :
Le patient présente au cours
de l’entretien une bradypsychie manifeste, avec un discours cohérent,
systématisé. L’enchaînement des idées était logique.
v
--Troubles du contenu de la
pensée :
Le patient est d’humeur
dépressive ; on retrouve une anhédonie, un sentiment de
dévalorisation, de culpabilité (il dit : Je n’aurais jamais dû
empreinter de l’argent). Le patient a un sentiment d’ennui et sent passer
les minutes comme des heures.
v
--Troubles des activités
perceptives :
Le patient ne rapporte pas
d’hallucination, ni de délire.
Il ne présente pas un syndrome
d’automatisme mental. On ne trouve ni trouble de la perception du schéma
corporel, ni de trouble de l’attention et de la
vigilance.
EXAMEN
PHYSIQUE :
Patient conscient,
conjonctives normo colorées.
Apyrétique, eupneique, normo
carde ;
TA : 11 / 7
mmhg
FC : 84batt/min
FR : 20 cycles/min.
Le reste de l’examen somatique
est sans particularité.
CONCLUSION :
Il s’agit de
M.Lxxxxx Lxxxxx, âgé de 54 ans, marié et père de 6 enfants, travaille
autant qu’inspecteur principale à la sûreté nationale, ayant comme
antécédents 2 hospitalisations au CPU pour dépression grave, et qui
présente depuis 1 mois et demie une insomnie,une tristesse intense avec
des idées suicidaires.
L’examen psychiatrique révèle
un état dépressif, avec une anhédonie, une auto-dévalorisation, un
sentiment de culpabilité associés à une insomnie et à un ralentissement
psychomoteur manifeste, sans signe psychotique
apparent.
DIAGNOSTIC A
EVOQUER :
+Etat
dépressif grave :
Devant : Les antécédents de
dépression et la tentative de suicide au revolver ,la tristesse
intense,l’anhédonie,le sentiment de culpabilité et les idées suicidaires
persistantes.
CONDUITE À
TENIR :
+Hospitalisation au service
ouvert avec mise sous surveillance
+Faire un bilan : NFS,
bilan hépatique ; cardio-vasculaire ; rénal et une
sérologie syphilitique.
+Traitement approprié :
Antidépresseur
(Anafranil 25 mg)
Neuroleptique
sédatif (Nozinon 100 mg : vu les fortes idées
suicidaires)
EVOLUTION :
Le patient semble s’améliorer.
Il prend correctement son traitement, et ne présente aucun effet
indésirable.
Il ne rapporte plus d’idée
suicidaire, mais reste pessimiste. (Il ne sait pas comment résoudre son
problème financier)
On note la disparition de
l’insomnie et de l’anorexie.
SURVEILLANCE :
+Evolution de la
maladie.
+Guetter le risque
suicidaire.
+Réponse au
traitement.
+Rechercher les effets secondaires
au traitement.
+Contrôle de la NFS, bilan
hépatique, rénal, et
Cardiovasculaire.
PRONOSTIC :
_ Eléments de bon
pronostic :
Ø
Le patient est conscient de sa
maladie, il a demandé l’hospitalisation pour qu’on le
soigne.
_Eléments de mauvais
pronostic :
Ø
Antécédents de
rechute.
Ø
Le non soutien de la
famille.
Ø
Manque de moyens
financiers.
.