Centre
Psychiatrique Universitaire
CHU Ibn
Rochd
Casablanca
Non de
l’externe :
N° du dossier :
Nom du médecin
traitant :
Date :
Préambule
Il s’agit de
Mlle XXXXX XXXXX,
xx ans, amenée au service par sa sœur le xx-xx-xxxx à l’aide d’une amie
d’elle, pour agitation, obnubilation, trouble du comportement et des
paroles incompréhensibles de la patiente.
Identité
Mlle XXXXX
XXXXX, xx ans, mère célibataire d’un nourrisson de 5 mois, originaire de
Bengurir, résidente à Casablanca. Femme de ménage depuis x ans, elle est
de bas niveau socio-économique sans sécurité sociale. Dernière d’une
fratrie de x (x demi-frères, x demi-sœurs et une soeur, elle a arrêté
les études à la première année du collège.
Motif
d’hospitalisation
Agitation, confusion,
auto et hétéroagréssivité.
Antécédents
Personnels :
- Médicaux : pas
de notion de contage tuberculeux ni de diabète ni d’HTA;
- Chirurgicaux :
RAS ;
- Psychiatriques :
RAS ;
- Toxiques :
tabagique occasionnelle, consommation occasionnelle d’alcool au début,
devenue alcoolique régulière tous les xx j durant l’an xxxx entre amies
consommant tout type de boissons alcooliques de quantité importante non
précisée.
- Juridiques :
RAS.
- Obstétricaux :
- x curetages
pour IVG : le 1er à l’âge de xx ans et le
2ème à l’âge de xx ans avec des suites simples sans
retentissement psychologique immédiat.
- Une grossesse
menée à terme, non suivie, bon déroulement, Accouchement lexx-xx-xx
à la maternité de LALA MERYEM (CHU) par voie basse avec épisiotomie.
Suites simples et sortie le 3ème jour du
post-partum.
Familiaux
- Père décédé d’un
âge de xx ans suite à une méningite, la patiente avait 8 mois à
l’époque.
- Mère décédé à l’âge
de 18 ans de la patiente : ses derniers jours étaient marqués par
des crises convulsives de fréquence croissante pouvant suggérer un état
de mal convulsif (?).
- La mère était
connue lors de son jeune âge (20 ans) de visites multiples aux moselets
notamment « SIDI RAHAL ». Elle avait à l’époque une
symptomatologie caractérisée de fugues et voyages pathologiques avec
délires.
- Un frère paternel
décédé à l’âge de 80 ans.
- Un autre frère
décédé à l’âge de 45 ans suite à un cancer de
l’estomac.
- Reste :
médicaux et chirurgicaux : RAS.
Biographie
Orpheline dés ces
premiers pas , son père est décédé à son 8ème mois de vie,
issue de grossesse désirée et qui c’est bien déroulée, elle a due
vivre avec sa mère et sa sœur maternelle
aînée.
Son père était déjà
marié avec une autre femme qui est décédé bien avant, elle a une fratrie
paternelle composée de x frères et x sœurs, de relations familiales assez
limitées depuis.
Un développement
psychomoteur normal, le déroulement de la grande enfance était
caractérisé par un désintérêt global envers les études avec échec scolaire
ce qui a conduit à l’arrêt des études à la première année du collège.
L’adolescence s’est déroulée normalement pour la patiente sans
aucun problème familial ni médical,
avec un âge pubertaire non précisé par la
patiente.
Durant cette période,
la sœur aînée de Xxxxx a due
travailler pour apporter de l’argent à la famille alors que Xxxxx
s’occupait de sa mère âgée et surtout malade, puis sa mère décède à l’âge
de 60 ans suite à une symptomatologie neurologique non étiquetée au moment
où Xxxxx avait 18 ans. Cet événement de la vie a beaucoup marquée Xxxxx
entraînant une tristesse profonde et un deuil
permanent.
Xxxxx qui n’avait
aucune formation professionnelle a était obligée de s’intéresser au
service ménagé pour travailler autant que femme de ménage à Casablanca
devant le manque de ressources à Benghrir et pour assurer son vivre et son
indépendance de sa sœur avec laquelle la relation a changée après la mort
de la mère de façon devenue moins chaleureuse avec augmentation des
distances entre sœurs alors que sa fratrie paternelle n’importait aucun
coup de main à leurs sœurs orphelines et
célibataires.
Depuis ces 18 ans,
Xxxxx travaille à Casablanca de façon continue jusqu’au dernier mois avant
son hospitalisation au service (cette hospitalisation). Xxxxx rapporte
qu’elle a été respectée au niveau du travail et assez bien payée pour se
payer ses besoins et ses envies.
Sur le plan sentimentale et sexuelle, Xxxxx à 18 ans et après la mort de sa mère, a
rencontré un jeune homme : Axxxxx, avec qui elle a établi une
relation sentimentale assez particulière pour parler d’amour. Cette
relation était marquée par une activité sexuelle régulière, ce qui a
conduit Xxxxx, qui ne prenait aucune précaution type de préservatifs ou
contraceptifs oraux, à tomber enceinte pour la première fois à l’âge de 19
ans, et sans aucune hésitation elle a décidé d’interrompre volontairement
sa grossesse.
Au cours de cette
relation, alors que xxxxxxx a due faire une peine pénitentiaire de 3 ans
pour vente et utilisation de hachich, elle a « comblé le vide »
comme elle le rapporte en rencontrant plusieurs hommes. Elle a fini par
tomber enceinte pour la 2ème fois avec l’un d’eux : Rachid,
avec le même sort que la première grossesse :
IVG.
A sa 23ème
année, Axxxxx se marie et laisse tomber Xxxxx. Celle la choquée par
cet événement avait plusieurs projets maléfiques de vengeance : le
tuer, ruiner la cérémonie de mariage, sans idées suicidaires, mais il n’y
avait aucun passage à l’acte avec une seule idée prédominante qu’est
tomber enceinte et donner naissance à un nouveau né de sexe masculin pour
témoigner de sa fertilité et pour, comme elle le rapporte, se venger de
son 1èr amour qu’elle a fini par
oublier.
Effectivement, elle
rencontra à Casa un jeune homme : Bxxxxx, le gardien du villa où elle
travaillait. Elle établissait alors une relation sexuelle au premier plan
sans aucun affect d’amour proprement
dit, et qui n’a durée que 4 mois pour se terminer par le départ de
Brahim de son poste de travail sans laisser ses coordonnées. Quelques
jours après, Xxxxx constate qu’elle est
enceinte.
Il est intéressant de noter qu’au cours de son travail à Casa, elle
a rencontré d’autres amies avec lesquelles elle s’amusait par des
soirées durant lesquelles elle buvait de façon plus importante que
d’habitude tout type de boissons alcooliques, plus de quantité de
cigarettes fumées sans utilisation de drogues ni de hachich, et ceci de
façon devenue régulière tout les 15 j. Malgré avoir rencontré « ces
amies », elle a gardé un petit peu de contact avec ses amies de
Benghrir notamment Mxxxxx. Sa consommation de toxiques s’est arrêtée après
la grossesse.
Cette 3ème grossesse n’a pas connu le même sort
des 2 premières. En effet, devant le sentiment de remord pour les 2
curetages et le sentiment de responsabilité de la mort de ces 2 êtres
vivants tués pour cacher ses erreurs d’une part, et d’autre part devant la
grande hésitation de garder un enfant illégitime et de s’occuper de lui
toute seule avec manque clair de moyens, ceci a rendu finalement la
grossesse non désirée au début. Le 1er trimestre a été marqué
par des tentatives d’avortement par des moyens traditionnelles à citer
l’ingestion de multitudes de types d’herbes et de préparations
traditionnelles pour entraîner l’avortement mais sans aucune
efficacité.
Le 2ème
trimestre de la grossesse s’est passé sans particularités sauf un
changement de position de grossesse non désirée vers une grossesse voulue
et appréciée par Xxxxx. Elle travaillait encore durant cette
étape.
Le 3ème
trimestre était marquée par l’arrêt du travail au 8ème mois
sous tension de la propriétaire du villa qu’a demandé à Xxxxx de quitter
le travail car devenue incapable à supporter les tâches ménagers de la
maison et pour qu’elle aille se reposer.
Pendant toute cette
durée de la grossesse, Xxxxx n’a rencontré sa sœur que peu de fois dont la
plus marquante était aux derniers mois où elle lui a donné 50
DH.
Personnalité de la
patiente
Pour apprécier la personnalité de la patiente, il était intéressant
de rencontrer la sœur de Xxxxx, cependant cet entretien n’a jamais eu lieu
vu plusieurs difficultés.
Selon les dires de la patiente, elle était faible tout au long de
ses études mais très sociale avec beaucoup d’amies de classe. Après avoir
quitté les études à ses 13 ans, elle a fait des nouvelles amies parmi les
voisines notamment Mxxxxx, la seule amie qui vient la visiter à
l’hôpital.
Elle a eu plusieurs relations sentimentales et sexuelles sans trop
se soucier des dires et des insinuations des gens du quartier et du petit
village où elle vie. Elle prenait à partir de ses 18 ans la vie en main
avec une indifférence envers ses actes et son
avenir.
La patiente croît que sa maladie était le châtiment de Dieu pour
ses actes et elle veut guérir de sa maladie pour pouvoir entamer une
nouvelle relation lucide avec Dieu.
Entourage
familial et socioprofessionnel
Elle vivait pendant ces 18 premiers printemps avec sa mère et sa
sœur. Son père est décédé à son
8ème mois de vie. Ce dernier avait d’autres enfants avec
une femme antérieure : x demi –frères et x demi-sœurs. Cette fratrie
paternelle se souciait peu de la vie de leurs 2 sœurs à qui il ne prêtent
aucun intérêt généralement.
Xxxxx était très proche de sa mère notamment durant la période
s’étalant entre l’échec scolaire et la mort de la mère. Elle était la
préférée de la mère alors que khadija était hors de la maison pour
apporter l’argent à la famille.
Xxxxx avait plusieurs relations sentimentales et sexuelles
instables et multiples depuis l’âge de 18
ans.
Ses amitiés étaient diversifiées mais surtout caractérisées durant
l’an xxxx par des amies de nuits blanches animées par plusieurs types de
boissons alcooliques consommés en grande
quantité.
Sur le plan professionnel,
sa relation envers ses employeurs était caractérisée par un respect
mutuel du moment qu’elle faisait son travail. Elle n’acceptait pas quand
lui critique du moment qu’elle fait bien son
travail.
Histoire de la
maladie
Le début de la symptomatologie remonte au
9ème mois de grossesse. En fait, après avoir quitté le travail,
Xxxxx a loué une chambre chez une vieille dame pour 10 DH la nuit et ceci
pendant une 15ène de jours jusqu’à ce qu’elle ne trouve plus
d’argent, pour finir 10 jours avant l’accouchement dans la rue où elle
s’abrita dans une forêt au quartier OASIS pendant 3 jours. Durant cette
période, Xxxxx rapporte le sentiment de déception vis-à-vis de son
entourage mais surtout un sentiment d’indignité d’avoir un enfant et de
culpabilité envers le sort de son enfant. Elle soupçonna sa capacité de
bien entretenir son enfant qui va venir sans rien trouver. A la fin du
3ème jour de « logement dans la forêt » , Xxxxx
rapporte qu’elle a perdu son chemin pour revenir le soir à la forêt,
désorientée dans l’espace pendant des heures et qu’elle a marché pendant
longtemps, aussi qu’elle a vu des groupes de personnes qu’elle les a
qualifiés de fou. Une humeur dépressive régnait et un sentiment de perte
la dominait. A ce moment là, sa sœur la trouva et lui procura une petite
chambre dans laquelle elle passait 5 jours avant d’accoucher à la
maternité LALA MERYEM , où elle a passé 3 jours avec des suites
simples d’un accouchement par voie basse, pour partir après à
l’association « INSAFF ».
Au 3ème jour du post-partum, Xxxxx rapporte une
tristesse, anxiété, avec un sentiment d’incapacité à s’occuper du
nouveau-né. Son séjour à l’association INSAFF a duré jusqu’au
20ème jour du post-partum. Il a été caractérisé par un
isolement envers les autres bénéficiaires du service social de
l’association avec un contact limité. Elle rapporte aussi qu’elle avait
peur pour son enfant d’être attaqué par les autres résidantes. Cette
anxiété dominait les autres sentiments et surtout son humeur toujours
triste malgré une situation
plus stable. Cette peur et cet angoisse l’a rendu mal à l’aise ce qui la
poussait à quitter l’association avec son
fils.
En quittant l’association, Xxxxx avait comme seul refuge la
maison de sa sœur à laquelle elle s’est dirigée tout de suite. Cependant
il n’y avait personne à la maison ce qui a fait nourrir cher Xxxxx le
sentiment de déception et d’être lâchée par son entourage et par toute la
population marocaine. Ces moments là étaient marquées par des
hallucinations visuelles comme la vision de phrases et slogans écrites sur
le mur de la maison de sa sœur tel « 4 :00 d’après midi et
«???????? ??? ??? » et qu’elle a cherché à les
effacer par ses vêtements. Xxxxx rapporte qu’elle a demandé l’heure à un
jeune homme qu’il lui a répondu « 4 :00 d’après midi » alors
qu’il n’était que « 10 :00 du matin » selon ses dires. Elle se
plaignait aussi d’un bruit perçu de l’oreille ressemblant à beaucoup de
monde qui parle sans distinction de la voie ni du discours. En plus, elle
trouvait que les gens marchent de façon anormale, démarche rapide et à
l’envers, et aussi qu’il avait beaucoup de monde autour
d’elle.
Dans l’apogée de ce sentiment d’être perdue, délaissée, sans foyer
et sans nourriture, Xxxxx s’est dirigée une 2ème fois vers
l’association INSAFF. Cette dernière ne l’a pas accepté et a appelé
aussitôt la police, et en attendant la sûreté nationale, Xxxxx avait peur
pour son fils qu’il soit pris d’elle par les passants, par la police et
par des gens mystérieux qu’elle voyait entrain de tourner autours d’elle.
Elle a pensé aussi de partir à la mer mais elle a été empêchée par des gens mais surtout
par un grand mur blanc.
La police qui vient
de l’emmener au poste convoqua sa sœur qui la prenne cher une amie de la
famille.
Xxxxx passait 4 jours chez cette femme avant de venir au service.
Durant ces 4 jours, elle avait une amnésie d’évocation, une méfiance de
tout le monde, elle répétait tout le temps « bismilah ramane
rahime ». Elle ne voulait plus tenir son enfant qui lui paressait
moche et effrayant, noir et sale. En plus, Xxxxx rapporte des
hallucination visuelles tel que des gens vêtus en blanc qui sont venus
pour la torturer et pour la juger et l’envoyer à l’enfer, elle rapporte
qu’elle s’est vue vêtu en blanc comme « RABIAA EL AADAWIHA »,
qu’elle a vu un homme vêtu de blanc, qu’à un visage de beauté extrême et
qui lui a montré un miroir raillé de lignes rouges. Ceci évoluait dans un
contexte de refus de l’alimentation, de confusion, d’insomnie pendant
4jours avant la sensation d’être mordue, envahit et dévorée par plusieurs
serpents de grande taille qui remplissaient toute la chambre et qui
prenaient la forme du canapé sur lequel elle s’assoyait, ces serpents
l’attaquaient au niveau de son ventre et sa poitrine, elle voyait sa cher charcutée par un
serpent géant qui traverse son corps à travers son ventre et que le sang
remplissait tout l’espace.
Au 3ème jour de cette symptomatologie (lundi
05-07-2004), la sœur de Xxxxx l’emmena consulter chez un
neuropsychiatre ; Dr LXXXX : mis sous Tegretol, Nosinan
et Melleril. Xxxxx refuse le traitement, devient plus agressive, frappe sa
sœur, s’enferme dans les toilettes, prend des douches toutes habillées et
s’accrochait avec tous les voisins.
Devant cette symptomatologie, la sœur de Xxxxx avec l’aide de ses
amies l’emmena dans une voiture d’un bien-fesant vers l’hôpital au
centre psychiatrique universitaire devant son agitation croissante.
En effet, elle se prenait pour RABIAA ELAADAWIYA entrain de combattre les
non-croyants et demandant à son armée de prendre les épées pour la guerre,
toujours insomniaque, instable, logorrhéique, et déambulant toute la
journée.
Examen
clinique
Examen à
l’admission :
Patiente tendue, sa
tenue est sale, mouillée, des cheveux décoiffées, logorrhéique, syntone,
répond en chantant aux questions et frappant le bureau, crachant partout
et se disant folle par moments, niant qu’elle est malade, ne reconnaissant
pas son enfant, sans hallucinations auditives ni
visuelles.
On lui a
prescrit : Haldol 6mg/j, Nosinan 200mg/j et Tegretol 400
mg : 1-0-1. Elle a été mis à l’isoloir pour être transférée après au
service fermé
femmes.
Examen
général :
Ø
Patiente consciente, TA : 13/10 cmhg ,
apyrétique, ? : 83 batt./min
Ø
Conjonctives
normo-colorées.
Ø
Pas de pâleur cutanée, avec présence d’une
hypersudation.
Ø
Pas d’oedèmes des membre
inférieurs.
Ø
Patiente a une lenteur gênante pour se lever du lit
et pour se mettre debout.
Examen psychiatrique
du jour :
Présentation :
- Tenue propre
adaptée à l’âge, au sexe et au contexte
social.
- Mimique expressif,
cohérente traduisant le langage verbal.
- Comportement :
pas d’agitation, patiente calme. Pas de stupeur ni de catalepsie ni de
parakinésies ni de tics.
- Contact : bon
contact, aisé et syntone avec une humeur adapté à la situation de l’entretien). Il n’y a pas
d’indifférence autistique ni de réticence. Il semble intéressant de
noter que la malade demande l’intérêt des différentes questions posées
et de l’entretien en général et ça va servir à quoi avec une conscience
remarquable de la situation de l’entretien qui l’attendait chaque jour
prévu.
Conduites
instinctuelles :
- Alimentation :
la patiente mange beaucoup, reconnue boulimique par les autres malades,
elle mange plusieurs fois dans la journée, a presque toujours faim et
envie de manger, elle grignote tout le temps : difficile de
qualifier cette conduite ! Hyperphagie ? Sinon il n’y a pas de
conduites alimentaires aberrantes.
- Sommeil : pas
d’insomnie. La patiente dort 12 heures
environ.
- Sexualité :
patiente est demandeuse de mettre un dispositif intra-utérin (prévu
après sa sortie). Pas de déviations sexuelles ni d’anomalies des
fonctions sexuelles auparavant.
- Pas de troubles des
conduites sphinctériennes.
Conduites
sociales :
- Pas de
fugues.
- Pas de vols
pathologiques.
- Pas
d’homicide.
Conduites
addictives :
- Alcoolisme
occasionnel depuis 1998 à l’an 2002, devenu régulier tous les 15 jours
durant l’an 2003 avec consommation de grandes quantités d’alcool. Arrêté
depuis octobre 2003.
- Pas d’autres
habitudes toxiques.
Fonctions
supérieures :
o
Langage
- Production
globale
- Rythme normal
du langage notamment pas de tachyphémie ni de
bradyphémie.
- Pas de
logorrhée.
- Pas de barrage
ni de fading.
- Pas de
mutisme
- Pas de
stéréotypies verbales ni de palilalie, ni d’impulsion verbale ni de
parasitage.
- Sémantique et
syntaxe du langage : vocabulaire normal et riche parfois faible
quand l’entretien est fait tôt le matin avec une syntaxe toujours
maintenue. Il n’y a pas d’incohérence du langage ni de langage
incompréhensible. Pas de néologisme ni
d’aphasies
o
Pas d’agnosies ni
d’apraxies.
·
Pas d’amnésie
·
Pas de
paramnésie
·
Pas d’hypermnésie paroxystique ni
permanente.
o
Cours de la
pensée :
- Débit verbal
normal sans tachypsychie ni de
bradypsychie.
- Pas de logorrhée
ni de fuite des idées.
- Pas de
dissociation de la pensée :
- Pas de
discontinuité de la pensée.
- Pas de perte de
la cohésion entre les différents contenus
idéiques.
- Pas de trouble
des associations.
o
Contenu de la
pensée
- Pas de pensée
déréelle.
- Pas de
mythomanie.
- Pas d’idée
fixe : cependant la patiente pense toujours au bien de son
enfant, qu’elle doit sortir en bonne santé pour pouvoir travailler et
s’occuper de lui.
- Pas d’idée
obsédante.
- Pas d’idée
délirante.
- Pas d’idée
dépressive.
o
Pas de distorsion globale de la
pensée :
- Pas de pensée
autistique.
- Pas de pensée
magique.
- Pas de pensée
paralogique.
- Pas de
rationalisme morbide.
- Activités
perceptives :
- Hallucinose : elle s’est vu se jeter du
balcon de la dame chez qui elle part pendant les permissions, ceci a
produit de l’angoisse et de l’insomnie avec critiques de ces visions
reconnues non réelles par la patiente pendant une seule nuit durant
laquelle on a été obligé de lui changer de chambre pour dormir avec
son amie dans le même lit dans une autre
chambre.
- Pas
d’hallucinations psychotiques, psychosensorielles et
psychomotrices.
- Pas de syndrome
d’automatisme mental.
- Conscience du soi
et de l’environnement :
- Pas de trouble de
la vigilance.
- Pas de trouble de
l’attention.
- Pas de
dépersonnalisation : il faut noter que la patiente rapporte
qu’elle a une baisse de l’acuité visuelle avec lourdeur des membres
supérieurs et fatigue matinal qui les attachent à son maladie et ce
qui crée chez elle un sentiment d’être différente des gens et une
envie d’être comme les gens qui les entours (externes, infirmiers et
médecins).
- Pas de
déréalisation.
- Etat
émotionnel :
- Pas de troubles
de l’expression des affects notamment pas d’hypermotivité ni de
déficit d’émotivité ni d’inadéquation des
émotions.
- Pas de trouble de
l’humeur :
- Pas d’humeur
dépressive : pas de tristesse ni de
pessimisme.
- Pas
d’anhédonie.
- Pas de sentiment
de culpabilité ni de dévalorisation.
- Pas d’idées
suicidaires
- Pas d’euphorie
expansive.
- Pas de troubles
anxieux : cependant, des cauchemars la réveillent la nuit et la
poussent à changer de place et à chercher refuge chez les autres
patientes dans le service fermé femmes.
Examen
physique :
v
Examen
cardiovasculaire :
o
TA :13 / 7 cmhg, ? : 83
batt./min.
o
Choc de pointe perçu en
place.
o
Rythme régulier, B1 et B2 bien
perçus.
o
Pas de perception de
souffles.
o
Pouls perçus et
normaux.
v
Examen
pleuro-pulmonaire :
o
Thorax symétrique, pas de
déformations.
o
Vibrations vocales bien
transmises.
o
Pas de tympanisme ni de matité à la
percussion.
o
Murmures vésiculaires bien
transmis.
v
Examen
digestif :
o
Présence de vergetures au niveau sous
ombilical.
o
Abdomen souple.
o
Pas de masse
palpable.
o
Pas d’hépatomégalie ni de
splénomégalie.
o
Pas de sonorité des hypochondres ni de matité des
flancs.
v
Examen
neurologique :
o
Patiente consciente, score de Glascow de
15/15.
o
Pas de trouble de l’équilibre à la station
debout.
o
Marche normale, présence de légère rigidité des
membres supérieurs qui ne suivent pas le mouvement du
corps
o
Motricité : force musculaire globale et
spécifique normale. Tonus normal notamment absence d’hypertonie
plastique.
o
Réflexes ostéo-tendineux normaux. Réflexe
cutanéo-plantaire en flexion.
o
Sensibilité consciente et proprioceptive maintenues
et normales.
o
Pas de trouble de l’équilibre ni de la
coordination.
o
Examen des nerfs crâniens retrouve une baisse de
l’acuité visuelle non chiffrée.
v
Examen ostéo-articulaire et du
rachis :
o
Présence d’une cicatrice de points de sutures au
niveau de la face antérieure de l’avant-bras droit de 10
cm de longueur.
o
Articulations libres et
mobiles.
o
Reste :
RAS
Conclusion
Il s’agit de Mlle Xxxxx, âgée de xx ans, mère célibataire ayant
comme antécédents ; toxiques la consommation d’alcool durant l’an
2003 avec un tabagisme occasionnelle, des rapports sexuelles non protégés
avec des hommes multiples et comme antécédents familiaux la mère qui était
peut-être psychotique.
Sa biographie permet
de déduire la présence de personnalité immature parfois faible dans le
temps surtout à partir de l’âge de 18 ans coïncidant avec la mort de sa
mère, un échec scolaire précoce et une vie sexuelle et sentimentale
perturbée et non stable, avec une grossesse illégitime non désirée au
début, menée à terme marquée au cours de son déroulement par un sentiment
d’autodépréciation, d’incapacité, de manque affectif avec des ruminations
anxieuses concernant le nouveau-né avec un syndrome confusionnel fait de
désorientation temporo-spatiale avec parfois
errances.
Le post-partum était
marqué le 3ème jour par une humeur dépressive, anxiété avec un
sentiment d’incapacité de s’occuper du nouveau-né. 3 semaines après
l’accouchement, on retrouve une installation rapidement progressive d’un
accès psychotique aiguë fait de : trouble de la présentation ;
trouble de la pensée avec discordance et logorrhée, un syndrome délirant
fait de mécanisme et thématiques multiples d’un moment mystique et d’un
autre centré sur l’enfant qui le reconnaît plus ; trouble thymique
dans son versant dépressif avec confusion ; trouble de la vigilance
type agitation, auto et hétéro agressivité ; trouble des
perceptions type hallucinations intrapsychiques et
visuelles avec des scènes oniriques; dépersonnalisation et déréalisation.
L’examen physique est revenu sans particularités le tout évoluant dans un
contexte d’apyrexie avec conservation de l’état général physique.
Diagnostics à
évoquer
- Psychose
puerpérale : devant,
Ø
Facteurs de
risque :
§
Antécédents familiales de psychose :la
mère.
§
Primipare.
§
Situation économique et sociale
précaire.
§
Absence de préparation à la grossesse et
l’accouchement avec personnalité
immature.
Ø
Début rapidement progressive survenant après
l’accouchement précédé d’un Post-Partum Blues transitoire qui a rentrée
dans l’ordre dans le jour même de son
apparition.
Ø
Installation brutale d’un accès psychotique aigue
fait de :
§
Syndrome délirant au premier plan de mécanismes et
thématiques multiples.
§
Syndrome
dépressif
§
Syndrome
confusionnel
§
Hétéroagressivité puis
autoagressivité.
§
Trouble de la vigilance type
agitation.
§
Trouble de la conscience de soi et de
l’environnement.
- Schizophrénie du
post-partum :
Contre :
l’apparition précoce de la symptomatologie
délirante.
- Trouble thymique
du post-partum : Accès
mélancolique du
post-partum.
Conduite à
tenir
§
Hospitalisation en service fermé
femmes.
§
Prescription :
o
Un neuroleptique à visée antiproductive :
Haldol 2 mg/ml gouttes .
o
Un neuroleptique à visée sédative : Nozinan
100 mg cp.
o
Un tymorégulateur : Tegretol LP 400 cp.
§
Faire un bilan hépatique , numération formule
sanguine complète, dosage des CPK.
§
Faire une sérologie
syphilitique.
§
Envisager une
psychothérapie.
Surveillance
§
Guetter la survenue d’un syndrome malin :
surveillance de la température, et des
CPK.
§
On note l’amélioration de la patiente sous
traitement avec disparition des délires et des hallucinations, patiente
devenue calme, attentive, et sociale. Elle demande à mettre un dispositif
intra-utérin à sa sortie.
§
Réduction des doses avec actuellement
sous :
- Haldol 2 mg/ml 60
gouttes le soir.
- Nozinan :
200 mg/j.
- Tegretol 400
mg : 1-0-1.
§
A long terme :
- Apparition
possible d’une schizophrénie ou d’un état
dépressif.
- Conseiller à la
patiente d’attendre avant de faire un autre
enfant.
- Prise en charge
précoce si nouvelle grossesse : risque de récidive dans la
grossesse prochaine.
Evaluation du
pronostic :
§
Bon pronostic devant :
ü
Conscience du
trouble
ü
Envie de guérir
ü
Plusieurs projets dans l’avenir concernant son
enfant : actuellement présent dans un établissement des actions
sociales. La patiente est contente de la stabilisation de l’état de son
enfant actuellement « avec un foyer et de la nourriture
assurée ».
ü
Bonne réponse au
traitement.
ü
Soutien familial et financier limité : la sœur
est la plus part du temps au travail avec des ressources limités pouvant
conduire à l’interruption du
traitement.
ü
Antécédents de psychose chez la mère augmentant le
risque d’installation d’une pathologie schizophrénique, dystymique ou
non.